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A chaque livre son analyse systémique…

Ceci est un article invité de Florent Fouque, qui a décidé de se lancer également dans le Personal MBA après avoir découvert mon blog. Il a une approche complémentaire de la mienne puisqu’il propose sur son blog Analyse Systémique des… analyses systémiques des livres qu’il lit. Mais qu’est-ce c’est qu’une analyse systémique ? Et comment peut-on l’appliquer à un livre, et quels sont ses avantages ?
C’est ce qu’il se propose de nous expliquer dans cet article…

Puisque Olivier me donne le privilège de m’exprimer sur son blog, avec des lecteurs d’une telle qualité… Je vais essayer d’être à la hauteur sur ce billet qui m’apparaît tout de même un peu périlleux. Oui Périlleux… ! Car la systémique n’est pas une discipline aisée à expliquer… 🙁

Tentative de définition de ce qu’est la systémique…

J’ai découvert la systémique en lisant le livre « Le Macroscope » de Joël de Rosnay. Voici comment il présente son outil dans les toutes premières pages de l’ouvrage :

L'analyse systémique dans Le Macroscope

L’approche systémique, comme vous pouvez le voir sur ce dessin, permet d’observer l’infiniment complexe quand dans le même temps, le microscope va nous permettre d’observer l’infiniment petit…

Ainsi donc la systémique va nous permettre d’analyser des systèmes dans leur ensemble, la manière dont ils sont organisés, comment ils évoluent dans le temps, quels sont les variables de variation….etc. En opposition, l’approche traditionnelle (l’analytique) va s’intéresser à un état statique. J’ai un exemple qui me vient à l’esprit qui vous permettra de prendre conscience de la différence des deux approches :

Imaginons qu’avec la montée du prix du carburant, je décide de réduire ma consommation d’essence en roulant au point mort (sans vitesse d’enclenchée, mon moteur tourne moins et ainsi consomme moins) dans les descentes (ne riez pas : c’est ce que je faisais quand j’étais étudiant ! 😉 ). Alors, j’ai ici, une approche purement analytique : d’une part je regarde le coût le plus important occasionné par l’utilisation de mon véhicule (l’essence) ensuite j’analyse ce qui influe le plus sur ma consommation d’essence, j’en déduis que c’est la vitesse de mon moteur, alors je décide de réduire la vitesse de ce moteur en roulant au point mort dans les descentes.

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Avec une approche systémique nous allons nous intéresser aux interactions. Si je roule au point mort dans les descentes, la voiture va perdre en motricité, si elle perd en motricité je pers en adhérence, et si je perds en adhérence alors j’use mes pneus beaucoup plus vite. Autre interaction : si je roule au point mort : en fin de descente je dois freiner davantage car d’une part le frein moteur ne fonctionne pas et d’autre part ma perte d’adhérence nécessite un freinage plus important. Deuxième chose donc : j’use mes freins. Troisième interaction : comme mes pneus s’usent plus vite : je roule davantage avec des pneus usés, ce qui augmente la résistance au roulis et me fait donc consommer plus d’essence quand je suis sur le plat ou en monté. Donc avec une approche systémique nous considérons le véhicule comme un système avec des interactions.

A présent que nous avons définis et j’espère éclaircis la notion de systémique : passons à l’utilisation que j’en fais dans le cadre de mon Personal MBA.

A la recherche du « tout cohérent »…

Lorsque je lis un livre du PMBA comme le fait Olivier, je prends des notes pour conserver des repères sur : les éléments marquants, les points clés, les articulations de la structure du livre. Ces notes constituent ma matière première pour faire mon analyse systémique. Faire l’analyse systémique d’un livre consiste à reconstruire la structure de la pensée de l’auteur. Et ca n’est pas aisé car il peut arriver que l’auteur lui-même n’ait pas conscience de la structure de son œuvre.

Si je prends l’exemple de « La semaine de 4 heures » de Timothy Feriss, la structure du livre n’est pas apparente dans la « structure par nature » que constitue l’enchaînement des chapitres. Un autre exemple, sur le livre de « The effective executive » (Note :  dont la chronique est publiée ici avec son nom Français L’Efficacité, Objectif Numéro 1 des Cadres) j’ai carrément séché car d’une part je n’ai pas adhéré au contenu (du moins j’en ai difficilement perçu l’intérêt, cela n’engage que moi ! 😉 ) et d’autre part je n’ai pas trouvé le « tout cohérent » que je recherchais. Car un système C’EST un « tout cohérent ».

Lorsque je n’aboutis pas à trouver un « tout cohérent » sur l’ensemble du livre : deux hypothèses s’offrent à moi : soit je fais une analyse systémique sur une partie du livre (comme pour la semaine de 4H) et j’explique en quelques lignes le reste du livre qui n’est pas abordé ; soit j’invente une analyse systémique à partir d’une idée qui m’a plu (comme pour The Effective Executive), car il est impossible de lire un livre sans trouver au moins une idée de valable… !

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Quand le système est décelé : quelles en sont les composantes…

Maintenant que je vous ai dit comment je faisais dans le pire des cas (car c’est une vraie douleur de ne pas sentir le système qui se cache derrière les lignes… !) je vais vous dire concrètement ce qu’il en est quand le « tout cohérent » est cerné.

Un système se compose toujours des mêmes éléments :

  • Une ou plusieurs sources qui alimentent le système.
  • Des flux qui matérialisent les interactions.
  • Des réservoirs pour accueillir et stocker les flux.
  • Puis des processus pour transformer les flux et/ou les rediriger en fonction de traitements spécifiques.
  • Et enfin un ou des puits pour accueillir les « déchets » générés par le système, appelés également « l’entropie ».

Passons de la théorie à la pratique ! Par exemple dans le livre de David Allen, GTD ou Getting Things Done, il est question de traitement de l’information. Donc en amont de notre système nous avons la source « Les informations » qui vient alimenter un premier processus qui consiste ici à « collecter » l’information. Vous aurez compris que les flèches vertes symbolisent les flux d’informations. Après le traitement, le flux est stocké dans un réservoir, en l’occurrence « la boîte d’entrée » du système de la méthode GTD (lien : http://analysesystemique.free.fr/?p=229 ).

GTD

Ici nous parlons de flux d’informations mais pour d’autres systèmes nous pouvons parler d’investissements personnels en temps, argent et efforts comme dans l’analyse de « Stratégie de Prospérité » de Jim Rohn (lien : http://analysesystemique.free.fr/?p=249 )

stratégie de prospérité analyse systémique

Ensuite une fois que tous les flux ont alimenté le système, cela génère des « déchets ». Ainsi le « temps à consacrer » dans nos talents sur l’analyse du livre « Strenght Finder 2.0 » (lien : http://analysesystemique.free.fr/?p=211 ) après traitement devient du « temps dépensé ».

strenght finder 2.0

A chaque système son mode de régulation…

Enfin parfois, je peux être amené à utiliser des propriétés spécifiques de la théorie des systèmes. Par exemple un réservoir peut être régulé. C’est-à-dire qu’une fois qu’il est plein : le flux en entrée s’arrête pour que le réservoir se vide. C’est un peu comme le trop plein d’eau qui permet au robinet de vos toilettes de s’arrêter quand la chasse est pleine… ;-P Et bien il peut m’arriver d’utiliser ce genre de propriété systémique pour présenter un élément du livre.

Par exemple : pour la lecture rapide (lien : http://analysesystemique.free.fr/?p=49) : le champ de vision peut embrasser de un à quatre mots avant que le cerveau ne les traite. Il ne pourra faire plus, c’est une limite physique. Donc mon système montre que le champ de vision absorbe ces mots, puis les traite afin que l’œil puisse à nouveau absorber une nouvelle « fournée » de mots.

Lecture rapide

Une deuxième manifestation de l’autorégulation d’un système s’illustre par l’évolution de la taille d’un système. Par exemple pour « La semaine de 4 heures » (lien : http://analysesystemique.free.fr/?p=154 ) : le développement de la personne est illustré par un rond dont le périmètre augmente. Ce phénomène d’élargissement ne se fait pas de manière linéaire mais passe par une phase d’expansion (quand la personne sort de son cercle de référence), puis par une phase de consolidation (où la personne assimile les connaissances et les expériences pour qu’elles s’intègrent à son cercle de référence initial) puis suite à une phase de stagnation, le système repart sur une phase d’expansion…etc.

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Ce sont les mêmes phénomènes qui se sont passés (et qui se poursuivent d’ailleurs) sur les flux migratoires de la campagne vers les villes. Les gens des campagnes sont venus en masse dans les villes pour trouver du travail. Dans un premier temps, la ville les a absorbés ; puis après saturation, la ville s’est élargie jusqu’à construire et densifier sa banlieue, alors elle était à nouveau à même recevoir des personnes… Jusqu’à former une couronne comme celle que connaît Paris aujourd’hui… ! 😉

Oui, mais pour quoi faire !?

Alors c’est bien beau tout ça… Ca ronfle comme dirait l’autre… ! Mais ca sert à quoi !? Et bien ca sert à comprendre les interactions, les limites, les enchaînements. Dans l’analyse systémique de la lecture rapide, l’auteur me dit que cela ne sert à rien de subvocaliser (consiste à lire toutes les syllabes dans notre tête, comme on le fait à voie haute)… D’accord, je le crois… mais c’est quand même mieux si je comprends le phénomène non !?

image

La seconde chose que je crois : c’est que nous assimilons mieux les choses lorsque nous en comprenons le fonctionnement.

Un autre point : c’est qu’avec une analyse systémique, lorsque j’en ai assimilé le fonctionnement, je n’ai qu’un œil à jeter dessus et je me remémore toutes les composantes du système. Bref d’un coup d’œil, j’ai accès à tous les concepts présentés dans le livre.

Enfin, en plus de devenir le roi de l’analyse systémique ;-P , une fois que j’aurai finalisé mon PMBA, l’ensemble de ces analyses systémiques formeront un joli portfolio très valorisant sur mon CV, ce qui n’est pas négligeable !

Voilà, j’espère que cette présentation vous aura donné envie de venir voir de plus près le fruit de mon travail. Si c’est le cas : n’hésitez pas à venir et revenir sur http://analysesystemique.free.fr … Et n’ayez pas peur de vous y perdre : chacun de mes articles pointe sur le résumé de qualité d’Olivier du livre traité ! 😉

Par Florent Fouque du son blog Analyse Systémique

Recherches utilisées pour trouver cet article :
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7 commentaires
  1. Merci Florent pour cette présentation très bien illustrée de l’application de l’analyse systémique à la lecture d’un livre. Très intéressant. Il faudra vraiment que je m’y mette dans un proche avenir…

    Je trouve effectivement que vos deux approches, à toi et à Olivier, sont complémentaires et s’enrichissent mutuellement.

    Bonne continuation à tous les deux

  2. Très intéressant. Je n’avais jamais essayer de représenter graphiquement une analyse systémique, en tout cas pas à ce points. Ca comble certains manques des méthodes de type tableau ou mindmapping, et permet de mieux s’adapter aux divers cas.
    Merci Florent.

  3. Je suis ravi de voir que cette l’approche systémique vous intéresse…! 😉
    Et tu as raison Sanji, le mind map même s’il permet une représentation visuelle (et tout les avantages que cela induit), il ne permet pas de comprendre les interactions entres les éléments et le cheminement de la globalité du système.

    Mais pour moi ce sont vraiment deux outils très différents et à ce titre ils ne sont pas vraiment comparables…
    Personnellement, j’use et j’abuse du mind map pour différentes choses (réfléchir à un projet d’entreprise, penser la structure d’un livre avant de passer à la phase de rédaction, support de réunion de brainstorming, support de la méthode des 5 why…etc.).
    La systémique est un outil très puissant mais beaucoup plus lourd à mettre en place, de par les ressources intellectuelles qu’elle nécessite 😉 , et surtout avec un champ utilisation plus limitée : rendre les choses complexes : simples et lisibles.

  4. « je n’ai qu’un œil à jeter dessus et je me remémore toutes les composantes du système. Bref d’un coup d’œil, j’ai accès à tous les concepts présentés dans le livre. »
    Voilà ce que j’en retiens….
    Et rien que pour cela cela en vaut la peine;
    Si nous assimilons mieux les choses lorsque nous en comprenons le fonctionnement.
    « comprendre les interactions, les limites, les enchaînements »
    et on les retiens aussi bien mieux quand on les a reformulée… car c’est la preuve de cette compréhension.
    Et ne sont elles pas totalement intégrées que lorsqu’on les à …testées …..appliquées…..?

    exemple:
    appliquer tester expérimenter:
    « Effectivement lorsque nous recevons de l’information nous n’avons pas le réflexe de raisonner en terme d’actions à accomplir. Et sur ce point je remercie l’auteur de m’avoir éclairer sur la nécessiter de poser une tâche à réaliser sur chaque information qui me parvient. »
    http://analysesystemique.free.fr/?p=229 😉

  5. Merci beaucoup pour tout article, plutôt clair ! 😉

    Ca faisait un moment que j’entendais parler de la pensée systémique, et je dois dire que sans trop comprendre ce que c’était, cela m’intriguait énormément !!!

    De plus, étant un adepte du mindmapping, j’ai l’impression que l’analyse systémique peut être vraiment très complémentaire (mais aussi, malheureusement, sans doute plus complexe :p ).

    Je vais consulter ton site, Florent 🙂

    A+

  6. Bonjour,

    M’intéressant à l’étude des systèmes complexes et à leur modélisation, j’ai trouvé votre article fort didactique. Je me demandais toutefois comment prenez-vous en compte les boucles de rétroaction, réductrices ou amplificatrices, qui peuvent éventuellement influer sur un flux, une vanne ou un réservoir ?

    Bien cordialement.

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